La toux matinale est souvent banalisée à tort par les sujets fumeurs, qui considèrent qu'il s'agit d'une conséquence normale et sans gravité du tabagisme.
Il s'agit au contraire d'un signe d'inflammation des bronches induite par le tabac.
Cette inflammation bronchique entraîne le développement anormal des glandes bronchiques qui sécrètent de plus en plus de mucus, par ailleurs très visqueux.
La fumée de tabac agit, aussi, sur la muqueuse bronchique en paralysant des cellules chargées de «balayer» la muqueuse grâce à des cils implantés à leur sommet.
Ces cellules, sous l'effet du tabac, ne remplissent plus leur fonction d'épuration. Le système automatique de balayage bronchique tombe en panne. En conséquence, les sécrétions stagnent durant la nuit, obligeant le fumeur à tousser le matin pour une toilette bronchique. La toux devient le seul recours pour nettoyer la bronche.
Cette toux s'installe progressivement comme un compagnon de vie du fumeur, qui finit par la considérer comme normale. Mais quand elle est là de façon durable, bien souvent accompagnée de crachats, trois mois par an depuis plus de deux ans, le fumeur est atteint de «bronchite chronique».
Certains fumeurs bronchitiques chroniques, cependant, ne développeront jamais d'obstruction bronchique, confirmant que nous ne sommes pas tous égaux devant le tabac.
Néanmoins tout fumeur présentant une toux matinale doit être informé qu'il peut ne pas être atteint d'une toux banale mais d'une maladie, qui peut être grave à un stade avancé, tuant deux fois plus que les accidents de la route.
Si vous présentez ces signes d'alerte, il est important d'en parler à votre médecin. Il vous proposera après un examen complet de mesurer votre souffle pour dépister une obstruction des bronches, qui en cas de doute devra être confirmé par une épreuve fonctionnelle respiratoire que réalisent les pneumologues.
Un autre fléau du tabac, le cancer bronchique peut être révélé par une simple modification de cette toux matinale «banalisée», que ce soit par sa durée anormale ou son intensité. Un bilan par imagerie voire endoscopie peut alors s'imposer.